воскресенье, 05 октября 2008
Печатаю по собранию сочинений 1915 года, т. 12. Для
Miss_N.
В два года пережит был век.
Рим Спартой сделался, и консул Бонапарт
О царской начинал мечтать короне...
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В то время в городке далеком-Безансоне
Как семя, брошенное по ветру земле,
Родилося дитя без голоса, без взгляда,
Без краски на лице; оно так было слабо,
Что дня, казалося, не проживет оно.
На шейке, согнутой подобно тростнику,
Беспомощно болталася головка,
К могилке темной или к колыбельке
И скоро все забыли про него...
Одна лишь мать, все силы напрягая,
Старалася спасти его от смерти.
Ребенок этот - я.
Когда-нибудь, быть может,
Вам расскажу, - как много уделялось
Любви, забот и нежности для жизни,
Которую считали все погибшей;
Поэтому я часто говорил,
Что дважды был рожден я матерью своею.
Но детство тихое недолго продолжалось,
И буря вдруг развеяла его.
Все годы юности погибли невозвратно
Среди трудов, лишений и борьбы
Пока я молод, но чело мое
От вечных дум и тяжких испытаний
Глубокими морщинами покрыто,
И много старцев, может быть, найдется,
Которым не пришлось за целый век
Так много пережить и передумать,
Как мне пришлось. Мысль в голове моей,
Как пламя в горне , никогда не гаснет:
Всегда кипит, волнуется, клокочет
И жидкую, расплавленную медь
В причудливые отливает формы.
Все это потому, что слава, жизнь, любовь
Во мне бушуют , как морские волны,
И каждое движенье ветерка
И каждый луч, заброшенный случайно,
Мою кристальную волнуют душу,
И Бог , которого ношу в своем я сердце,
Вмоей душе сосредоточил все.
К тому же жизнь меня не озлобила
И хоть не знаю я - куда иду,
Но знаю- кто я и зачем явился.
Партийная гроза горячим ветром
Не успокоила меня, но взволновала...
Борьба души млей не загрязнила,
Она осталась чистой, как лазурь.
И вот теперь стою, как император,
Во мраке храм воздвигнувший средь ночи,
Любуюся делами рук своих;
По праву троном я своим владею,
Всю жизнь свою оставшись верен крови,
Которая была пролита в жилы
Моим отцом, испытанным солдатом,
И матерью -вандеянкой свободной.Перевод Н.А. Федорова.
@темы:
стихи,
литература,
романтизм
"Я следовал за своей судьбой."
Девиз Сент-Джона
Да, как много от переводчика зависит...
Вот оригинал, на всякий случай, для сравнения :
Victor Hugo — Les Feuilles d’automne
Ce siècle avait deux ans…
Data fata secutus.
DEVISE DES ST-JOHN.
Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul, déjà, par maint endroit,
Le front de l’empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l’air qui vole,
Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n’avait pas même un lendemain à vivre,
C’est moi. —
C’est moi. —Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de vœux, que d’amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M’ont fait deux fois l’enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !
Ô l’amour d’une mère ! amour que nul n’oublie !
Pain merveilleux qu’un Dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part, et tous l’ont tout entier !
Je pourrai dire un jour, lorsque la nuit douteuse
Fera parler les soirs ma vieillesse conteuse,
Comment ce haut destin de gloire et de terreur
Qui remuait le monde aux pas de l’empereur,
Dans son souffle orageux m’emportant sans défense,
À tous les vents de l’air fit flotter mon enfance.
Car, lorsque l’aquilon bat ses flots palpitants,
L’océan convulsif tourmente en même temps
Le navire à trois ponts qui tonne avec l’orage,
Et la feuille échappée aux arbres du rivage !
Maintenant jeune encore et souvent éprouvé,
J’ai plus d’un souvenir profondément gravé,
Et l’on peut distinguer bien des choses passées
Dans ces plis de mon front que creusent mes pensées.
Certes, plus d’un vieillard sans flamme et sans cheveux,
Tombé de lassitude au bout de tous ses vœux,
Pâlirait s’il voyait, comme un gouffre dans l’onde,
Mon âme où ma pensée habite comme un monde,
Tout ce que j’ai souffert, tout ce que j’ai tenté,
Tout ce qui m’a menti comme un fruit avorté,
Mon plus beau temps passé sans espoir qu’il renaisse,
Les amours, les travaux, les deuils de ma jeunesse,
Et quoiqu’encore à l’âge où l’avenir sourit,
Le livre de mon cœur à toute page écrit !
Si parfois de mon sein s’envolent mes pensées,
Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ;
S’il me plaît de cacher l’amour et la douleur
Dans le coin d’un roman ironique et railleur ;
Si j’ébranle la scène avec ma fantaisie ;
Si j’entre-choque aux yeux d’une foule choisie
D’autres hommes comme eux, vivant tous à la fois
De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix ;
Si ma tête, fournaise où mon esprit s’allume,
Jette le vers d’airain qui bouillonne et qui fume
Dans le rythme profond, moule mystérieux
D’où sort la strophe ouvrant ses ailes dans les cieux ;
C’est que l’amour, la tombe, et la gloire, et la vie,
L’onde qui fuit, par l’onde incessamment suivie,
Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal,
Fait reluire et vibrer mon âme de cristal,
Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j’adore
Mit au centre de tout comme un écho sonore !
D’ailleurs j’ai purement passé les jours mauvais,
Et je sais d’où je viens, si j’ignore où je vais.
L’orage des partis avec son vent de flamme
Sans en altérer l’onde a remué mon âme ;
Rien d’immonde en mon cœur, pas de limon impur
Qui n’attendît qu’un vent pour en troubler l’azur !
Après avoir chanté, j’écoute et je contemple,
À l’empereur tombé dressant dans l’ombre un temple,
Aimant la liberté pour ses fruits, pour ses fleurs,
Le trône pour son droit, le roi pour ses malheurs ;
Fidèle enfin au sang qu’ont versé dans ma veine
Mon père, vieux soldat, ma mère, vendéenne !
Juin 1830.
А еще первый любовник Анны Ахматовой... (Если не путаю с другим Федоровым...)
Вот не разбираюсь в ее любовниках...
Ну, может, найдется хороший переводчик и для этого стихотворения